Des voyages 100% carbone absorbé

© Anaelle Salmon

Comment Grand Nord Grand Large contribue à l’absorption de ses émissions carbone ?

LE CONTEXTE DU RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE

Nous considérons qu’il est de notre devoir de tout mettre en œuvre pour contribuer à l'absorption carbone de la planète.

En tant qu’acteur engagé dans le tourisme responsable depuis notre création en 1976, nous sommes particulièrement sensibles aux problématiques climatiques. Nous ne reviendrons pas ici sur la réalité du réchauffement climatique. Les rapports du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat - www.ipcc.ch) et toutes les analyses qui en découlent sont autant de littérature éclairée sur ce sujet.

Grand Nord Grand Large propose à ses clients de découvrir les beautés de notre Terre mais cette Terre doit être préservée.

Concernant les émissions de gaz à effet de serre (GES), le tourisme est responsable d’environ 8 % du total des émissions de gaz à effet de serre de l’humanité.

Le transport aérien représente 3% des émissions mondiales de CO2 liées aux combustibles fossiles, auxquels se rajoutent les émissions générées en amont pour l’extraction, le transport et le raffinage du carburant, soit un total de 3,4% des émissions mondiales de CO2 liées aux combustibles fossiles.

A titre de comparaison, le premier secteur d’émission de GES à l’échelle mondiale est la production d’électricité (41%), puis vient le secteur des transports (25%), l’industrie et la construction (18%), la production d’énergie hors électricité (6%) et les émissions des foyers (6%) et enfin le tertiaire (4%).

Le tourisme comme tous les secteurs d’activité a un rôle à jouer dans le scénario du GIEC pour limiter la hausse des températures d’ici à 2050 « à 2 degrés Celsius ».

Chez Grand Nord Grand Large, absorber le carbone que nous émettons lors de nos voyages est une préoccupation de longue date. Nous avons commencé nos réflexions sur ce sujet au début des années 2000 suite à la signature du protocole de Kyoto par les Nations Unies, premier accord international sur le réchauffement climatique

Nous avons été le premier opérateur de voyage à mesurer, réduire et enfin absorber une partie puis toutes nos émissions de GES, celles de nos collaborateurs mais aussi celles de nos clients.

Dès 2005, nous avons mis en place des programmes de restauration des écosystèmes forestiers qui nous permettaient, à l’époque de contribuer à absorber 10% des émissions de GES de nos clients et 100% des émissions carbone de l’entreprise et de ses collaborateurs.

Aujourd’hui nous contribuons à absorber 100% des émissions de GES de tous nos voyages, qu’il s’agisse des émissions liées au transport aérien ou des émissions terrestres. Cette contribution à la neutralisation des émissions de GES de nos clients vient s’ajouter à celles liée à l’activité de l’entreprise et de nos collaborateurs.

Notre démarche

Nous sommes conscients que notre activité, comme toutes les activités économiques, est génératrice de GES. Notre démarche, depuis le début a toujours été :

A. De mesurer précisément les émissions de GES liées à notre propre activité

B. De réduire ces émissions au maximum en jouant sur tous les leviers qui nous sont disponibles

C. De contribuer à l'absorption carbone en investissant dans des projets de restauration d’écosystèmes forestiers, des mangroves essentiellement.

L’industrie aéronautique sera l’une des dernières activités au monde à proposer des alternatives aux énergies fossiles. En effet le saut technologique pour y arriver est tel que l’avion à hydrogène par exemple ne verra pas le jour avant 30 années. On peut réduire ces émissions en promouvant le train, quand cela est possible, en optimisant les routes aériennes et le roulage au sol, en développant les bio-carburants mais pour atteindre l'absorption carbone, il faut participer à des projets d’absorption qui viennent compléter cette réduction.

A. MESURER LES EMISSIONS

Pour calculer nos émissions nous avons privilégié le choix d’une méthodologie de calcul officielle et nous avons choisi la plus exigeante. Il s’agit de la méthode d’évaluation de l’ADEME, Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie.

L’ADEME est l'Agence française de la transition écologique qui participe à la mise en œuvre des politiques publiques de l'Etat français dans les domaines de la transition énergétique. Sa méthode est particulièrement exigeante dans l’évaluation de l’emprunte carbone et plus particulièrement dans celle des émissions aériennes.

Les taux de conversion entre la valeur de création d'un produit ou service et les émissions de GES liées à la réalisation de ce produit ou service tonne de CO2 fournies par l’ADEME sont estimés à partir des données publiées par le GIEC et prennent en compte les émissions de GES générées directement par l’objet ou le service étudié, mais également indirectement.

Par exemple, pour le calcul en équivalent kg de CO2 des trajets aériens, sont pris en compte les émissions directes liées à la combustion du kérozène, et également celles liées à la production, au transport et au raffinage du carburant, ainsi que les émissions liées aux traînées et cirrus qui contribuent au forçage radiatif, à l’origine de changements climatiques futurs.

A titre de comparaison, la méthode de l’ADEME est 2,5 fois plus exigeante concernant le calcul des émissions liées au transport aérien qu’une autre méthode officielle existant en France, celle de la DGAC (Direction Générale de l’Aviation Civile) ou celle de l‘ICAO (International Civil Aviation Organisation).

Nous avons donc fait le choix de suivre la méthode de l’ADEME pour être au plus proche des émissions réelles, quelques soient les coûts supplémentaires que cela engendre.

L’avion est un moyen de transport émetteur de GES. Plus le trajet est long, plus les émissions de CO2 sont importantes. Le nombre de décollages et d’atterrissages influe également sur les émissions d’un trajet. Les émissions de CO2 sont également dépendantes du taux d’occupation et de la capacité en nombre de passagers d’un avion.

C’est pourquoi la méthodologie de l’ADEME prend en compte dans son calcul d’émission le nombre de kilomètres parcourus par tranche kilomètres parcourus et la capacité en siège de l’appareil. Pour être le plus précis possible, nous prenons en compte tous les vols de nos clients, inclus les vols intérieurs et les escales. Les taux de conversion de l’ADEME sont ainsi construits que les émissions de CO2 par passager et par kilomètre parcouru augmentent pour un trajet court. Ainsi une escale (surtout si elle est proche de l’aéroport de départ ou d’arrivée) fait augmenter les émissions de CO2 d’un trajet aérien. La hausse reste cependant marginale si l’escale n’augmente pas significativement la distance totale du ou des vols.

Nous enregistrons tous les trajets aériens de nos clients et de nos salariés. Pour chaque tronçon d’un trajet aérien, nous calculons le nombre exact de kilomètres parcourus en avion. Nous disposons en effet d’une base de données avec toutes les distances des routes aériennes entre tous les aéroports du monde, plus de 70 000 trajets différents y sont répertoriés. Nous prenons de ce fait en compte tous les trajets avec ou sans escale. Comme le préconise l’ADEME, nous considérons qu’un trajet avec une escale correspond à deux vols distincts.

Nous sommes donc en mesure de calculer les émissions de CO2 par passager pour chaque tronçon de vol réalisé.

Il nous suffit alors de faire la somme de toutes les émissions de CO2 de nos clients et de nos collaborateurs pour déterminer les émissions de CO2 totales liées à leur transport aérien. Chaque année nous mesurons donc le nombre exact de tonnes carbones émises sur tous les trajets effectués.

La méthode de l’ADEME permet d’estimer les émissions de GES liées : au transport terrestre (train, voiture, bateau), aux hébergements (en fonction des prix de la nuitée), aux repas, etc.

Nous avons utilisé cette méthode pour déterminer les émissions terrestres de voyages types représentatifs de la gamme de Grand Nord Grand Large : voyages court, moyen et long courrier, sur mesure et accompagné, du moins consommateur (un trek à ski d’une semaine en Europe) au plus consommateur (croisière en Antarctique).

En moyenne, et pour l’ensemble des voyages types étudiés, nous observons que les émissions de CO2 sur la partie terrestre représentent 10% des émissions aériennes du voyage associé.

Pour prendre en compte ces émissions, nous ajoutons donc 10% aux émissions de CO2 aériennes générées par chacun de nos clients ou collaborateurs.

Nous aurions pu considérer le fait qu’en voyageant avec nous, nos clients émettent autant de GES que ceux qu’ils émettent chez eux s’ils n’étaient pas partis en voyage et donc que ces émissions se compensent. Mais dans un souci d’exhaustivité, nous avons là encore préféré ajouter ces émissions au total que nous souhaitons absorber.

Pour l’aérien

Voici les émissions moyennes (en comptabilisant les escales) en tonne de CO2 par passager pour une sélection de destinations :

Antarctique : 5,5 tonnes de CO2

Islande : 1 tonnes de CO2

Finlande : 1,4 tonnes de CO2

Groënland : 1,3 tonnes de CO2

Norvège : 1,3 tonnes de CO2

Suède : 1,2 tonnes de CO2

Mongolie : 3,2 tonnes de CO2

Un voyage pas à pas : Raid à ski et pulka aux portes du pôle Nord

Partir à la découverte à ski des immensités glacées du Spitzberg, nos clients voyagent en groupe pendant 9 jours, en dormant dans des lodges ou en bivouac. Voici le détail des émissions de CO2 par client pour les différents postes :

- Transport (ici automobile) : 2 kg de CO2 par personne

- Hébergement (ici mix de tente et hôtel) : 54 kg de CO2 par personne

- Restauration (à raison de 2,5 repas moyens par jour) : 46 kg de CO2 par personne

- Total terrestre : 102 kg de CO2 par personne

- Aérien : 1225 kg de CO2

Total du voyage : 1327 kg de CO2 ou 1,3 tonnes

Un voyage pas à pas : Sermilik, la route des icebergs

Pour traverser le Groenland, nos clients voyagent en groupe pendant 14 jours, en dormant en bivouac et en guesthouse. Voici le détail des émissions de CO2 par client pour les différents postes :

- Transport (ici voiture et bateau) : 26 kg de CO2 par personne

- Hébergement (ici guesthouse ou bivouac) : 60 kg de CO2 par personne

- Restauration (à raison de 2,5 repas moyens par jour) : 71,4 kg de CO2 par personne

- Total terrestre : 134,2 kg de CO2 par personne

- Aérien : 1142,4 kg de CO2

Total du voyage : 1276 kg de CO2 ou 1,3 tonnes

Un voyage pas à pas : Tour du Spitzberg

A bord du Plancius, nos clients voyagent au Spitzberg en groupe pendant 12 jours, en dormant dans des hôtels ou à bord du bateau. Voici le détail des émissions de CO2 par client pour les différents postes:

- Transport (ici bateau) : 15 kg de CO2 par personne

- Hébergement (ici mix hôtel et à bord) : 256 kg de CO2 par personne

- Restauration (à raison de 2,5 repas moyens par jour) : 61,2 kg de CO2 par personne

- Total terrestre : 317,2 kg de CO2 par personne

- Aérien : 1225 kg de CO2

Total du voyage : 1542 kg de CO2 ou 1,5 tonnes

B. REDUIRE LES EMISSIONS

L’un des piliers de notre action, avant d’entamer une démarche d’absorption des émissions résiduelles, est bien évidemment de réduire au maximum nos émissions de CO2. Nous avons bien conscience que l’absorption des émissions carbone ne doit être envisagée que lorsque tous les efforts possibles pour réduire ces émissions ont déjà été faits.

Dans notre métier, les émissions de GES sont en très grande majorité générées par le transport aérien. Nous sommes dans ce sens tributaires des évolutions technologiques qui peuvent avoir lieu dans l’industrie aérienne. Néanmoins, nous avons quelques leviers d’action que nous détaillons ci-dessous.

Depuis ses origines, Grand Nord Grand Large propose des voyages qui intègrent, dès leur création, la nécessité de réduire au maximum nos émissions.

Au cours de nos voyages :

TRANSPORT AERIEN :

- Quand ils existent, nous privilégions les trajets aériens directs. Nous évitons ainsi les émissions carbones additionnelles liées à la répétition des décollages et atterrissage.

- Nous travaillons également principalement avec des compagnies aériennes qui possèdent des flottes d’avions récentes, moins consommatrices en GES.

TRANSPORTS TERRESTRES

- D’une manière générale, partout où cela est possible, nous n’utilisons que des moyens de mobilité douce et décarbonée.

- Nous proposons très majoritairement des voyages ou le mode de déplacement principal est la marche à pied. Aucune émission carbone donc.

- Quand cela nous est possible, nous privilégions aussi les transports des bagages de nos clients par des moyens décarbonés (par exemple, à dos d’animaux dans les déserts).

- Les guides qui accompagnent nos voyages sont des personnes natives et habitant dans les pays visités. Nous privilégions cette approche avant tout chose parce qu’elle permet les développements d’une activité économique locale et car elle favorise les échanges et les partages de cultures. Mais cela permet également d’éviter l’émission de CO2 que pourrait générer le trajet aérien d’un guide venant d’un autre pays.

REPAS ET HEBERGEMENTS :

- Nos équipes locales et nos guides ont pour instruction de ne plus utiliser de plastique jetable lors des picnics. Au-delà de notre volonté d’éradiquer la pollution plastique, cette orientation nous permet aussi de réduire l’impact carbone. En effet, une tonne de plastique produite correspond à l’émissions de 2,5 tonnes de GES.

- Pour les picnics et repas, nous privilégions systématiquement les circuits cours et locaux pour l’approvisionnement en nourriture. Cela permet ainsi de réduire l’impact carbone lié au transport de ces denrées.

- Nous privilégions des hébergements de petite taille, dans des environnements naturels, et respectueux de l’environnement.

En interne, dans notre entreprise et dans nos agences :

S’il nous est indispensable de vous proposer des voyages les plus respectueux possibles en termes d’émission de GES, il ne nous est pas moins indispensable de mettre en place toutes les actions, en interne pour limiter les émissions liées à l’activité de nos collaborateurs. Ainsi :

ENERGIE

- Nous utilisons dans la plupart de nos locaux un fournisseur d’électricité verte : Enercoop, qui nous garantit l’origine renouvelable de l’électricité que nous consommons.

- Tous nos éclairages sont à base d’ampoules LED, moins consommatrices d’énergie

- Nos collaborateurs éteignent systématiquement les écrans, ordinateurs, lumières quand ils s’absentent de leurs postes de travail. Nos locaux sont également équipés d’interrupteurs centralisés nous permettant d’éteindre tout ce qui ne doit plus être alimenté en électricité lorsque nous ne sommes pas présents.

- Nous limitons l’utilisation de la climatisation exclusivement à nos locaux accueillant nos clients et exclusivement lorsque les températures nous imposent sa mise en marche

PAPIER :

- Nos magazines et brochures sont imprimés sur du papier respectant les normes FSC Mixte. Depuis dix ans, nous avons également volontairement décidé de réduire la quantité de brochures et magazines imprimés. Nous sollicitons systématiquement nos clients avant de leur faire parvenir un document papier et ne le faisons qu’à leur demande.

DECHETS

- Nous participons au tri sélectif, notamment tous nos déchets papiers sont recyclés nous travaillons avec l’entreprise Cèdre pour la collecte des papiers.

REPAS

- Nous mettons à dispositions de tous nos salariés des récipients en verre et des couverts en inox afin qu’ils puissent aller chercher leur repas du midi sans avoir à utiliser du plastique jetable. De la même façon, nous n’utilisons que des tasses en verre dans nos locaux.

FOURNITURES

- Nos machines à café ne consomment que du café en grain (plus de capsules) que nous achetons en grande quantité.

- Nous utilisons des porte-savons remplissable et nous n’achetons plus nos savons qu’en bidons de grande quantité.

NUMERIQUE

- Nous sensibilisons nos salariés à la pollution numérique et à la nécessité de ne conserver que les fichiers absolument nécessaires à leur travail quotidien

TRANSPORTS

- Nous incitons nos salariés à utiliser au maximum des mobilités douces pour se rendre sur leur lieu de travail : le vélo, la marche. Ainsi l’ensemble des collaborateurs de Grand Nord Grand Large parcourent, par an, presque 40 000km à pied.

Mais malgré tous nos efforts de réduction de nos émissions, sur nos voyages ou en interne, l’activité de Grand Nord Grand Large génère encore des émissions de GES. Notre engagement d’entreprise responsable est de faire en sorte de contribuer à l’absorption carbone à hauteur de 100% de nos émissions et de celles de nos clients.

C. CONTRIBUTION A LA NEUTRALITE CARBONE

C’est une vraie question à laquelle nous avons répondu dès 2005. Nous pourrions effectivement nous dire que le rôle de chaque entreprise est de contribuer à absorber ses émissions propres, celles de ses sites, de ses employés, etc. A cela s’ajoute aussi la prise en compte des produits qu’elle commercialise. En ce qui nous concerne, les produits sont nos voyages. Les voyages sont constitués de services qui pour certains sont émetteurs de CO2 : un trajet aérien, un trajet en voiture, un hébergement, un repas, etc. Chacun de ces services est lui-même proposé par une entreprise le commercialisant. Ainsi un trajet aérien est réalisé par un avion qui a été fabriqué par un constructeur aérien et qui est ensuite exploité par une compagnie aérienne. Nous pourrions donc nous dire que, dans une logique de contribution à l'absorption carbone, les émissions d’un trajet aérien doivent être, « affectées » soit au constructeur aérien, soit à la compagnie aérienne l’opérant.

C’est d’ailleurs déjà le cas, certaines compagnies ont volontairement décidé de contribuer à neutraliser une partie de leurs émissions. Toutefois, toujours dans un souci d’exhaustivité, nous avons de notre côté décidé d’intégrer également dans nos calculs des émissions de GES dont nous sommes « redevables ». Et nous considérons que si cette contribution faite à 100% vient s’ajouter à celle déjà faite par les fournisseurs de ces services (les compagnies aériennes, nos actions combinées nous permettent dans ce cas de contribuer à neutraliser plus que ce qu’un trajet aérien émet.

Comme nous l’avons vu plus haut, notre objectif dans l’organisation de nos voyages est de réduire au maximum nos émissions de GES. Néanmoins, et malgré tous nos efforts, nous devons reconnaître que ceux-ci restent émetteurs de GES. Personne ne peut prétendre organiser un voyage sans émettre de GES sauf à ne voyager qu’à pied, à n’utiliser aucun hébergement et à ne consommer aucun aliment. Il reste donc sur nos voyages des émissions de GES que nous nous sommes engagés à absorber à 100%.

Contribuer à l’absorption de ces émissions signifie donc pour nous :

1. Calculer de manière la plus précise possible ces émissions

2. Investir dans des projets créant des puits de carbone permettant la captation de GES dans l’atmosphère. Les projets sont sélectionnés pour que le montant de tonnes de GES captées corresponde à 100% des émissions de GES de tous nos voyages.

Les projets d’absorption doivent répondre à 4 critères essentiels :

- L’additionnalité : réaliser des projets qui n’auraient pas vu le jour sans notre intervention

- La pérennité : investir dans des projets de très longue durée

- L’impact social et économique local : s’assurer que ces projets auront un impact positif et durable auprès des populations locales.

- La mesurabilité : être capable de prouver l’absorption et l’efficacité effective des projets mis en place avec des méthodes scientifiques et rigoureuses qui s’appuient sur les meilleurs critères internationaux

Pourquoi avoir choisi des projets de reforestation pour absorber le carbone émis ?

Pour absorber nos émissions de CO2, nous avons choisi de privilégier des projets de restauration des écosystèmes et d’agroforesterie. Pourquoi ce choix ?

Malgré la mobilisation, la forêt continue de reculer. Depuis le début du 20ème siècle, la planète a perdu 20% de ses forêts. Chaque année, 13 millions d’hectares de forêts disparaissent, essentiellement au Brésil, en Indonésie, au Nigéria, en Birmanie.

Plus que tout autre écosystème, les forêts stockent le carbone dans leur biomasse et limitent sa concentration dans l’atmosphère. Les forêts constituent également des barrières naturelles qui protègent les zones côtières contre l’érosion, contre la montée des eaux et les cyclones. La déforestation contribue à hauteur de 25 % aux émissions des gaz à effets de serre d’origine humaine, soit plus que l’ensemble du secteur mondial des transports. Elle est une des causes majeures du changement climatique

Nos programmes de reboisement et de préservation de la forêt contribuent à la fois à limiter l’augmentation des températures, et à s’y adapter au mieux en limitant son impact.

En effet, en contribuant à replanter des milliers d’hectares de mangrove et de forêt, ces projets permettent de capter des centaines de milliers de tonnes de gaz à effet de serre, l’équivalent de la totalité des émissions liées à nos voyages.

Nos projets sont également choisis pour leur haute valeur sociétale, avec un accent mis sur l’éducation des populations locales, afin de les sensibiliser à l’importance de leur écosystème et à sa préservation. D’après l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l‘agriculture (FAO), 1,6 milliard de personnes tirent de la forêt leurs moyens d’existence – soit près de 25 % de la population mondiale -, et 60 millions de personnes dépendent entièrement de la forêt pour leur survie. Dans les pays en développement, 80 % de la population dépend des ressources forestières pour ses besoins sanitaires et nutritionnels primaires.

Nos projets de restauration d’écosystèmes se concentrent principalement sur la reforestation de la mangrove dans des zones sub-tropicales, via la plantation de palétuviers.

La mangrove est un écosystème primordial pour la reproduction de nombreuses espèces et constitue une barrière écologique naturelle contre la salinisation des champs. La plantation de palétuviers n’a de plus aucune valeur commerciale et personne n’en planterait si nous ne le faisons pas. Dans la région des Sundarbans en Inde ou au nord de l’île de Sumatra en Indonésie par exemple, nous intervenons sur des mangroves et des forêts dites « additionnelles », c’est-à-dire qu’elles n’existent que par l'absorption carbone.

• Océanium, Sénégal

Nous soutenons un projet de réhabilitation de l'écosystème de Casamance et du delta du Siné Saloum. Ainsi nous avons permis depuis 2010, la plantation de plus 10 500 hectares d'arbres en partenariat avec Livelihoods et l'Association sénégalaise Océanium. Le travail de sensibilisation, de formation des populations villageoises et de planification s'étend sur trois mois, et les plantations ont lieu pendant la saison des pluies, de juillet à octobre. Et pour aller jusqu'au bout de notre engagement, une quarantaine de salariés ont pu participer à ce projet en plantant des arbres aux côtés des villageois.

• News, Inde

Séduits par la démarche participative et engagée de l’Association Nature Environment & Wildlife Society (NEWS) en Inde, nous participons, aux côtés de Livelihoods, à la préservation et au reboisement de 5500 hectares de palétuviers dans les Sundarbans. Le delta des Sundarbans forme à ce jour la plus vaste zone de mangroves au monde, et sa dégradation aboutit à la disparition de nombreuses espèces animales et végétales. Nous agissons pour préserver son rôle crucial de comme régulateur des phénomènes climatiques et protège les habitants des côtes des vents et marées.

• Yagasu, Indonésie

Longtemps négligée par le gouvernement indonésien, la mangrove n’a fait l’objet d’aucune protection légale. Le séisme de 2004, dont l’épicentre se situait à seulement 100 kilomètres des côtes d’Aceh, au nord de Sumatra, a fait disparaître des villages entiers et provoqué une catastrophe humanitaire historique. Nous soutenons Yagasu, association indonésienne de préservation de l’environnement depuis 2003, dans la restauration de 5000 hectares de mangrove en partenariat avec les communautés rurales des zones forestières. Et pour aller jusqu'au bout de notre engagement, une quinzaine de salariés ont pu participer à ce projet en plantant des arbres aux côtés des villageois.

Nous faisons partie des entreprises membres de Livelihoods (www.livelihoods.eu). Au travers de cette structure et avec les autres entreprises membres, nous sélectionnons des projets de reforestation dans plusieurs endroits dans le monde. Le fait de s’unir avec d’autres entreprises sur ce sujet nous permet de lancer des projets plus importants, plus pérennes dans le temps et avec un plus gros impact en terme de captation de carbone. La diversité géographique des projets de reforestations que nous finançons nous permet également d’être préparés à une éventuelle catastrophe naturelle qui détruirait tout ou partie d’une forêt.

Lorsque l’on parle de « prix » associé à l’absorption (ou la compensation) d’une tonne de CO2, il faut distingue 2 approches :

1- Le prix associé à l’investissement dans un projet permettant d’absorber une tonne de CO2.de fabrication d’une tonne absorbée

Ce prix est calculé par projet en fonction du coût nécessaire à l’absorption d’une tonne : salaires versés aux communautés responsables de la plantation et de l’entretien des mangroves, plants de palétuviers pour les nouvelles plantations, moyens logistiques pour permettre la mise en œuvre du projet, expertise, capteurs pour mesurer l’absorption réelle par les projets en T d’une tonne de CO2, etc.

Dans le cadre de nos projets, grâce aux économies d’échelle réalisées et aux performances d’absorption de l’espèce, nous permettons d’absorber fabriquons une tonne carbone pour un prix de 4,5 euros.

2- Le prix de la tonne T sur le marché des crédits carbone

Sur ce marché, on n’échange pas réellement des tonnes de carbone, mais des droits à émettre du CO2 polluer. Il s’agit d’un système d’échange de quotas d’émission (SEQUE). Le SEQUE est aux industriels (12 000 installations, représentant 40% des émissions européennes), ce que la taxe carbone est aux particuliers. Les industriels ne payent que s’ils dépassent un quota d’émission de CO2 que leur alloue chaque année l’Union Européenne. S’ils sont en dessous, ils peuvent stocker leurs quotas pour les années suivantes, ou les vendre sur le marché. Cette logique marchande ne se fonde pas sur le prix concret des projets qui permettent d’absorber les émissions réelles.

De 2005 à 2012, faute d’ambition réelle de réduction des émissions à l’échelle de l’UE, les quotas avaient presque tous été alloués à titre gratuit. Pendant cette période, la quantité de quotas alloués était plus élevée que celle nécessaire pour couvrir les émissions réelles, ce qui a donné lieu à une augmentation des soldes de quotas détenus par les industriels, ce qui et donc a naturellement conduit à un effondrement du prix des quotas.

L’Union Européenne s’est récemment engagée à réduire ses émissions de 55% d’ici 2030.

Cette nouvelle ambition va avoir comme conséquence de baisser les plafonds d’émissions autorisées, les quotas vont se raréfier et se renchérir. Ceci explique la récente hausse des prix de la T tonne sur le marché des quotas.

En octobre 2021, la tonne atteint le prix de 65 euros, le prix le plus haut depuis 16 ans que ce marché a été créée dans l’Union Européenne.

Tous les projets que nous menons sont des projets certifiés VERRA (verra.org) ou Gold Standard (www.goldstandard.org). Il s’agit de certifications internationales qui imposent des règles très strictes pour les projets de réduction carbone. Un des critères importants de ces standards est celui d’additionnalité: un projet ne peut être certifié que s’il peut apporter la preuve que sans l’investissement réalisé dans ce projet, l’absorption de GES qui lui ait associé n’aurait jamais existée. Il doit donc être additionnel et par conséquent apporter une garantie de captation de carbone supplémentaire.

Ces organismes imposent également des audits réguliers et indépendants sur site pour chaque projet afin de constater et vérifier leur efficacité en terme d’absorption carbone.

Les montants que nous investissons chaque année dans ces projets de reforestations correspondent à ceux nécessaires à l’absorption des émissions que nous avons calculées comme indiqué précédemment.

Pour chaque projet, nous connaissons les coûts nécessaires à l’absorption d’une tonne de CO2. Nous pouvons alors facilement déterminer les montants que nous devons investir dans l’ensemble des projets pour absorber toutes les émissions que nous avons calculées. Il est également important de noter que, dans le cadre des certifications VERRA ou Gold Standard, les projets dans lesquels nous investissons doivent impérativement intégrer des « buffers » en cas de destruction partielle des forêts replantées. Ces buffers peuvent monter jusqu’à 30% de la surface replantée. Cela signifie donc les projets que nous soutenons absorbent les gaz à effet de serre que nous nous engageons à absorber, même si 30% des arbres replantés venait à être détruits, pour quelle que raison que ce soit. Ce taux de 30% peut varier selon les projets.

Tous les projets auxquels nous participons consistent à planter des arbres, en majorité des palétuviers qui sont les arbres présents dans les mangroves.

La plantation d’un palétuvier peut être soit :

- Directe : il faut collecter sur un autre palétuvier une propagule et la planter directement dans le sol

- Indirecte : la propagule doit d’abord passer par une étape de nurserie avant d’être replantée dans le sol.

L’absorption du carbone se fait par les feuilles de l’arbre (photosynthèse), mais également par le sol. En effet la décomposition organique de la biomasse dans le sol permet également d’absorber des GES. On estime qu’un tiers de l’absorption du CO2 se fait par les sols et 2 tiers par les feuilles.

Le palétuvier a besoin de plusieurs années pour atteindre sa taille adulte, les calculs d’absorption de GES en prennent compte. Au début, l’arbre ne capte que peu ou pas de carbone. Plus il grandit, plus sa capacité de photosynthèse augmente.

Des études sont ensuite réalisées pour mesurer la taille des troncs et la masse de biosphère de chaque forêt, tant au niveau des feuillage que des sols. Ces études permettent ensuite de déterminer les capacités de cette forêt à absorber du carbone. En moyenne sur nos projets, pour absorber une tonne de carbone, nous devons planter 9 arbres

Chaque année, les calculs d’absorption de CO2 sont dons réalisés pour chaque projet et ils sont audités régulièrement par les organismes indépendants (VERRA, GOLD STANDARD) pour attester de leur véracité.

Que faites-vous des crédits carbones obtenus ?

Chaque projet certifié permet l’obtention de crédits carbone. Il existe un marché du crédit carbone qui permet à des entreprises qui possèdent ces crédits (car elles ont investi dans de projets d’absorption) de les vendre à d’autres entreprises industrielles qui par obligation légales doivent disposer de ces crédits pour perpétuer leurs activités émettrices de GES.

Chez Grand Nord Grand Large, notre objectif est bien de contribuer à l’absorption carbone de 100% de nos émissions et non, au travers de nos projets de reforestation, de permettre à d’autres entreprises d’en émettre !

Nous avons décidé de tout simplement d’annuler ces crédits carbones car nous ne souhaitons en aucun cas qu’ils puissent être utilisés par quiconque pour acheter un droit à émettre des GES.

LES PROCHAINES ETAPES : NOTRE FEUILLE DE ROUTE

• Calculer précisément les émissions de GES des trajets de nos clients qui ne prennent pas l’avion avec nous. Aujourd’hui, comme nous ne réservons pas ces billets d’avions, nous ne connaissons pas exactement les trajets emprunter par les vols de ces clients. Notre objectif est donc de collecter cette information auprès d’eux afin de calculer exactement les émissions associées.

• Nous avons aussi pour ambition de calculer plus précisément les émissions terrestres de nos voyages : La prochaine étape est pour nous de déterminer exactement ces émissions. Pour ce faire, nous sommes en cours de constitution d’une base de données qui nous permettra de déterminer précisément et pour chaque voyage : les kilomètres parcourus avec chaque moyen de transport émettant des GES, le type de véhicule utilisé, le remplissage moyen du véhicule, le nombre, le prix et le type de nuitées et le nombre de repas exacts consommés. Nous affinerons ainsi les calculs d’émission de GES pour toute la partie terrestre de nos voyages.

• Nous souhaitons également progresser dans l’identification des compagnies aériennes les plus impliquées dans la rénovation de leur flotte d’avion et dans la réduction des émissions de leurs GES.

• Nous avons aussi l’intention de demander à tous nos prestataires de services leur bilan carbone pour affiner encore davantage nos calculs et les inclure dans notre démarche.

Cette liste d’actions correspond à celles que nous souhaitons mener à bien dans les prochaines années. Il va sans dire qu’elle est loin d’être exhaustive et que nous la complèterons chaque année.

Consulter notre bilan carbone sur le site de l'ADEME