Les terres australes de Charcot à Shackleton - Croisière expédition Antarctique - Malouines - Géorgie du sud - Ile Elephant - Cercle polaire

Vol au départ de Paris à destination de Buenos Aires. Arrivée dans la capitale argentine. Accueil par notre correspondant, transfert vers votre hôtel.

Transfert vers l'aéroport de Buenos Aires et enregistrement pour votre vol à destination d'Ushuaia, en Terre de Feu. Arrivée, transfert à votre charge vers votre hôtel. 

Profitez de ce temps libre dans la capitale de la Terre de Feu, l'occasion de découvrir la ville et son ancien bagne ou de visiter le parc national Lapataia. Embarquement en fin d'après-midi. Le bateau quitte la Terre de Feu, cap sur les Malouines.

Le navire descend progressivement dans les latitudes australes. Vous traversez d’abord la zone des 40e rugissants (entre 40°S et 50°S), réputée pour ses vents puissants et ses longues houles, avant d’entrer dans les 50e hurlants (50°S à 60°S), encore plus exposés.
Ces deux zones sont emblématiques des mers australes : peu de terres pour freiner les vents, ce qui crée des conditions maritimes intenses et spectaculaires. Plusieurs espèces d’albatros suivent le navire, portés par les vents d’ouest, accompagnés d’océanites tempête, de puffins et de pétrels plongeurs.

Vous débarquez, bottes dans l’eau glacée, sur un archipel isolé, où règne la vie sauvage. Ici, chaque pas compte : respect des protocoles, prudence face à un environnement brut. Ces îles, encore méconnues, portent aussi l’empreinte d’un conflit en 1982 entre le Royaume-Uni et l’Argentine, ajoutant à leur isolement une profondeur historique. Dans les eaux environnantes, gardez l’œil ouvert : dauphins de Peale et de Commerson surgissent parfois dans les eaux sombres, silhouettes furtives qui accompagnent votre approche. Le vent siffle, chargé d’embruns, et le cri des oiseaux déchire l’air. Devant vous, un décor grandiose s'impose : falaises abruptes, herbes rases, reliefs accidentés. 

Sur Westpoint, des manchots sauteurs escaladent la pente rocheuse pour rejoindre leurs nids parmi les albatros à sourcils noirs. Leurs bonds sont précis, presque acrobatiques.

Plus loin, sur Saunders, vous observez les albatros en vol, leurs atterrissages maladroits, et la diversité incroyable des manchots : royaux, papous, de Magellan… un condensé de faune subantarctique. Les couleurs frappent : plumages noirs et blancs, éclats orangés des manchots royaux, herbes vertes balayées par le vent, ciel changeant où la lumière joue avec les nuages.

Puis Port Stanley, cœur culturel des Malouines. Ici, le charme victorien s’exprime à travers les maisons aux façades pastel, les toits en tôle ondulée et les jardins méticuleusement entretenus, contrastant avec la rudesse du climat subpolaire. Le rivage est ponctué d’épaves de clippers centenaires, échoués là comme des sculptures maritimes, témoins muets des routes commerciales du XIX? siècle et des tempêtes redoutables. Ces carcasses rouillées racontent une époque où Stanley était un port de relâche stratégique pour les navires en route vers le Cap Horn. Le musée local, dont l’entrée est incluse, vous plonge dans l’histoire mouvementée de l’archipel : de la colonisation à la guerre des Malouines de 1982, en passant par les grandes heures de la pêche à la baleine et au krill. Une immersion poignante dans la mémoire d’un territoire peuplé d’à peine 2 100 âmes, qui vivent aujourd’hui au rythme des marées, des cargos ravitailleurs et des saisons de pêche. Leur quotidien s’ancre dans un équilibre fragile entre isolement et résilience, entre traditions insulaires et ouverture sur le monde.

En route vers la Géorgie du Sud, vous franchissez la convergence antarctique, frontière invisible mais bien réelle entre deux mondes océaniques. En l’espace de quelques heures, la température chute brutalement, l’air se fait plus vif, et l’eau, plus sombre, trahit la rencontre de masses océaniques aux caractéristiques radicalement différentes. Ce choc thermique et salin provoque une remontée spectaculaire des eaux profondes, riches en nutriments. Ce phénomène océanographique unique agit comme un aimant pour la faune marine. Autour du navire, une nuée d’oiseaux marins tourbillonne dans les bourrasques : albatros hurleurs, prions, pétrels géants, puffins et labbes dessinent des arabesques dans le ciel plombé. Leur ballet aérien accompagne votre progression vers le sud, comme une escorte sauvage annonçant les terres mythiques de la Géorgie du Sud.

Vous entrez dans l’un des territoires les plus sauvages et spectaculaires de l’Atlantique Sud. Ici, la météo dicte sa loi : vents violents, houles imprévisibles, brouillards soudains… Le programme peut évoluer à tout moment. Mais lorsque les éléments s’alignent, l’expérience devient inoubliable.

Fortuna Bay – Au pied du glacier, une vaste plaine accueille une colonie dense de manchots royaux et de phoques. C’est ici que Shackleton, en 1916, acheva sa traversée de l’île, épuisé mais vivant. Si les conditions le permettent, vous pourrez marcher dans ses pas jusqu’à Stromness, en franchissant le col de montagne au-delà de la cascade de Shackleton. 
Salisbury Plain, St. Andrews Bay, Gold Harbour – Trois noms, trois mondes. Ici se concentrent les plus grandes colonies de manchots royaux de l’île, et parmi les plus vastes plages de reproduction au monde pour les otaries à fourrure. En plein été austral, des millions d’individus s’y pressent. En février, les jeunes otaries, joueuses et intrépides, bondissent dans les vagues, tandis que les éléphants de mer viennent muer sur le sable.
Grytviken – Une station baleinière fantôme, où la rouille a remplacé le bruit des machines. Les manchots royaux y déambulent librement, les éléphants de mer s’y installent comme chez eux. Vous pourrez visiter le musée de la Géorgie du Sud et saluer la mémoire de Sir Ernest Shackleton, dont la tombe domine la baie.

La navigation se poursuit vers les îles Orcades du Sud. Sur cette route australe, la mer peut se refermer par endroits sous l’effet de la glace dérivante. À la lisière de cette frontière mouvante, la vie explose : labbes polaires sud, pétrels des neiges et autres oiseaux marins rejoignent l’escorte aérienne du navire, attirés par les remous riches en nutriments. Le silence glacé est régulièrement brisé par leurs cris, tandis que vous atteignez les portes du continent blanc.

Si les conditions le permettent, vous pourrez débarquer sur l’île Laurie pour visiter la base argentine d’Orcadas, l’une des plus anciennes stations scientifiques de l’Antarctique. Le personnel vous accueillera chaleureusement et vous fera découvrir leurs installations, avec en toile de fond une vue spectaculaire sur les glaciers environnants.

Si la glace ou la météo rendent l’accès impossible, une alternative s’offre à vous : Shingle Cove, sur l’île Coronation, un site plus abrité mais tout aussi saisissant.

Vous êtes désormais sur la route de l’exploit. Bien que dans la direction opposée, vous suivez les traces de Sir Ernest Shackleton, qui, au printemps 1916, aborda l’île Éléphant à bord d’un simple canot de sauvetage, le James Caird. Son objectif : sauver les 22 membres de son expédition transantarctique, naufragés sur cette île après le naufrage de l’Endurance. Ce sauvetage légendaire dura plus de quatre mois, dans des conditions extrêmes. Le littoral est austère : falaises de glace, roches noires, vents cinglants. Si les conditions le permettent, vous débarquerez à Point Wild, là où ces 22 hommes ont tenu bon, affrontant la solitude, la rudesse du climat et les vertiges de la folie humaine — dans un lieu où l’esprit vacille, mis à l’épreuve à chaque instant par l’isolement et l’immensité.

La mer de Weddell s’ouvre devant vous. Selon les conditions de glace, vous naviguerez en ces eaux redoutées, où tant d’explorateurs ont laissé leur trace — ou leur vie. D’imposants icebergs tabulaires dérivent lentement, annonçant l’approche de la côte est de la péninsule Antarctique. Là, au pied des falaises volcaniques de Brown Bluff, vous pourrez peut-être poser pied à terre. Ce promontoire rougeoyant, né du feu et sculpté par la glace, incarne la rencontre des extrêmes — un face-à-face entre la roche et le vent.

Les îles volcaniques des Shetland du Sud émergent dans la brume. Balayées par les vents, souvent enveloppées de brouillard, elles offrent des plaisirs subtils à qui sait les lire : lichens, mousses, herbes à fleurs s’accrochent aux roches, tandis que manchots papous, manchots à jugulaire et pétrels géants du Sud peuplent les plages et les falaises. Le navire plonge dans la caldeira de l’île Déception, inondée par le soufflet de Neptune — une entrée spectaculaire dans un cratère ouvert sur la mer. Vous accostez dans la baie des Baleiniers, entre vestiges industriels et cendres volcaniques. Des milliers de pétrels du Cap, mouettes de varech, labbes bruns et polaires, et sternes antarctiques animent ce paysage désolé, où la nature reprend ses droits dans un silence chargé d’histoire.

Des pics de granite esquissés par la neige, des tours de glace brisée blanche et bleue, et une faune polaire unique vous attendent dans l’étendue surnaturelle de l’Antarctique. Le navire entre dans la zone du détroit de Gerlache, l’un des plus beaux décors du continent blanc. Ici, chaque cri de manchot, chaque souffle de baleine, chaque craquement de glace nous atteint comme un doux murmure.

Neko Harbour se dérobe sous vos pieds et vous offre l’opportunité d’admirer ses plus beaux glaciers, au plus près des sommets alpins.
Paradise Bay porte bien son nom. D’imposants icebergs échoués apparaissent avec magie, comme un moment suspendu.

Puis, cap au sud, au-delà du cercle polaire. Une frontière symbolique, où l’exploration devient engagement. Des coordonnées géographiques qui marquent une bascule : la lumière devient irréelle, et le sentiment d’isolement s’intensifie. Peu de navires s’aventurent aussi loin. Franchir le cercle polaire antarctique, c’est entrer dans un monde plus intense, plus intime.
Crystal Sound, ce couloir glacé bordé d’îles argentines, que vous traversez au petit matin, franchissant le 66e parallèle sud.
Detaille Island, avec sa station britannique abandonnée, figée dans le temps, face à des montagnes acérées et des glaciers imposants.
Pourquoi Pas Island, nommée en hommage au navire de Jean-Baptiste Charcot, avec ses fjords étroits et ses hautes montagnes glacées, où la roche et la glace s’entrelacent.
Horseshoe Island, ancienne base britannique Y, vestige des années 1950, témoin d’une époque révolue, où l’exploration se mêlait à l’isolement.

Bientôt le passage de Drake décidera de l’heure exacte du départ. Le retour vers le monde habité se fera au rythme des éléments.

Le navire glisse vers le nord, traversant les dernières étendues glacées avant d’atteindre le canal de Beagle, entre falaises boisées et sommets enneigés. Une transition entre deux mondes. L’Antarctique s’éloigne lentement, laissant en vous une empreinte profonde.

Toute aventure, aussi grandiose soit-elle, a une fin. Débarquement à Ushuaia en début de matinée.

Transfert libre jusqu’à l'aéroport pour votre vol de retour vers Buenos Aires, puis Paris.

A noter : En fonction des horaires de vols de la compagnie au retour, une nuit supplémentaire (non incluse) à Buenos Aires peut être à prévoir, décalant ainsi l'arrivée en France d'un jour de plus par rapport au programme.

Nuit en vol et arrivée à Paris.