Pôles, le magazine par Grand Nord Grand Large

Thierry Robert : un réalisateur qui parcourt le monde

Jean-Luc Albouy
Thierry Robert : un réalisateur qui parcourt le monde

44 ans, marié, deux enfants. Thierry Robert est un réalisateur qui possède une grande connaissance de tous les terrains d’aventure à travers le monde.

Profondément humaniste, il s’engage depuis des années aux côtés d’expéditions : Pôle Nord magnétique en 1997 avec Arnaud Tortel. Puis, il signe avec lui le film « La Grande Traversée » (Gédéon Programmes) en 2000 qui remporte 7 Prix internationaux.

Il travaille pour les principales maisons de productions documentaires françaises, principalement avec France Télévisions et chaînes TV internationales. Il réalise le film « Voyage Au Tibet Interdit » (Bonne Pioche) Grand Prix du festival de Montréal en 2004. Puis c’est « L’Odyssée Climatique du Southern Star » une grande enquête de terrain multi primée à travers 4 films 52 min, tournés sur 1 an avec le navigateur Olivier Pitras. On le retrouve sur la série « Carnets de plongée » ou encore « Rendez-vous en Terre Inconnue » au Niger avec Pierre Palmade.

Dernièrement, il retrouve le monde de l’aventure avec son film « On a marché sous le Pôle » (Docside, France Télévision, National Geographic) qui récolte 11 prix, dont 7 Grand prix !

Des films engagés aussi. Il tourne dans « Tibet, le mensonge Chinois » pour Bernard Debord et Cinétévé, avec le Dalaï Lama. Mais aussi des oeuvres comme : « Cayar, face au défi de l’océan », un film sur le développement durable en Afrique de l’Ouest, en co-réalisation avec Alé Seck et « Oyapock, le fleuve partagé », sorte de voyage télévisuel sur les populations qui peuplent les berges de ce fleuve en pleine Amazonie. Dans un autre registre, il met en scène le film « K.O Debout » avec Têtes Raides ou encore « Quitter la route » long-métrage sur la tournée en Inde du groupe de rock français Matmatah et le choc culturel auquel les musiciens sont confrontés (Universal).

Plus récemment, il signe « Ouaga Paradiso », un documentaire percutant dans le milieu du cinéma au Burkina Faso. Un film sur le souffle et la rage qui animent ces cinéastes africains pour aller au bout de leurs rêves !

J’ai rencontré Arnaud Tortel lors de sa première expédition en solitaire au Pôle Nord Magnétique en 1997. Avec lui, j’ai fait mes premières armes en milieu polaire par –40°c aux alentours de la mythique Resolute Bay (Nunavut), à l’époque encore dans les Northwest Territories. Quand Arnaud est reparti en 2000 avec Rodolphe André pour la traversée complète de la calotte glaciaire de Sibérie jusqu’au Canada en autonomie complète, il m’a tout naturellement proposé de réaliser « La Grande Traversée » ! C’est « Le film »  qui a lancé ma carrière de réalisateur « polaire » avec le succès qu’il a connu en festivals, 7 Grand Prix dans les plus grands festivals internationaux, dont New York. C’est drôle, car l’histoire de ce film me poursuit encore aujourd’hui, plus de 10 ans après. Il y a 4 ou 5 ans, Arnaud et moi étions invités à une soirée organisée à Paris par un des producteurs avec qui nous travaillons beaucoup, Gédéon Programmes. Laurent Chalet  vient discuter avec nous ! On lui parle de son tournage en Antarctique et de ses images somptueuses et lui nous lâche :  « Un de mes films polaires préférés, c’est celui avec ces 2 gars qui traversent la calotte… Les ours qui les attaquent, leurs femmes, l’accident d’un des deux… » Pas possible, il se fiche de nous ! Arnaud Tortel et moi nous regardons en souriant, comprenant au bout d’un moment qu’il ne se moquait pas du tout ! Il avait vu le film à la télé et n’avait pas reconnu Arnaud sans sa barbe englacée, quant à moi… Comment pouvait-il savoir qui nous étions ! Oui, cette aventure nous a profondément marqué. Aujourd’hui encore, Arnaud et moi échafaudons régulièrement de nouveaux plans pour repartir dans l’Arctique ! C’est comme cela que nous étions au Spitzberg en avril dernier pour y tourner des images de nuit lors de ses entraînements pour sa prochaine tentative en Arctique.

Olivier Pitras, le navigateur polaire, qu’on ne présente plus, est lui aussi venu me trouver en 2008 alors qu’il lançait son expédition Around North America à la voile. Nous en avons tiré 4 films de 52 min, une grande enquête de terrain sur le climat L’Odyssée Climatique du Southern Star primée aussi à de nombreuses reprises. 2 de ces films ont lieus en intégralité dans la zone polaire, Islande, Groenland, puis passage du Nord-Ouest.

Suis-je devenu un « spécialiste » du film polaire ? Ghislain Bardout est venu me trouver en 2009, et il m’a immédiatement parlé de La Grande Traversée, la référence ! Ce qui m’a  amené à réaliser « On a Marché Sous le Pôle », avec le succès qu’on lui connaît, 11 Grands Prix de par le monde. Le film vient de partir en tournée en salle dans 30 pays y compris USA, Canada dans le fameux Banff World Tour.

C’est comme ça aussi que Rodolphe André, (co-équipier d’Arnaud lors de La Grande Traversée) avec qui je suis aussi resté très ami, m’a demandé de travailler sur la nouvelle expédition de Sébastien Roubinet « La Voie du pôle » à laquelle il participait cet été sur le catamaran char à glace Ti’babouche. Tentative de traversée de l’océan Arctique à la voile d’Alaska jusqu’au Spitzberg, via le pôle. Un périple de 3000 kms. Ce film dont le montage est pratiquement terminé, remporte déjà un franc succès auprès des responsables de chaînes de télévisions partenaires.

Alors la voie du pôle, la seule voie possible ?

 

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